Bruno Icher pour Libération C’est le début d’un film ou d’une série américaine, deux personnages dialoguent. Les sous-titres laissent penser qu’ils se connaissent puisqu’ils se tutoient. Pourtant, dès la scène suivante, ils adoptent le vouvoiement avant, un peu plus tard, de se tutoyer à nouveau. L’effet est troublant, horripilant même, mais involontaire puisqu’il s’agit à coup sûr d’une traduction effectuée par une machine et non par un professionnel. Avec l’expansion des applications nourries à l’intelligence artificielle générative et l’enthousiasme qu’elle déchaîne dans le milieu de la tech, ce genre d’incohérences de nature à bousiller une scène, voire le film entier, risque de se multiplier. La menace se précise même en termes chiffrés depuis la publication, le 4 décembre, d’une enquête menée par la société PMP Strategy pour le compte de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs (Cisac), qui rassemble plus de 220 sociétés d’auteu...